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Je travaille sur la la question de la la peste porcine depuis deux ans On pourrait penser que c’est une bonne nouvelle pour les producteurs bretons Cette peste a a fait monter les cours Mais inutile de penser que ça va continuer comme ça Les Chinois vont réorganiser leur production avec de véritables villes d’élevage des des productions industrielles avec des des unités de de de 28 000 truies sur neuf étages Comment penser une seconde gagner par des prix toujours plus bas ? Les élevages français n’arriveront pas à rivaliser avec des élevages de de ce type Par ailleurs je suis attentivement les essais portant sur le le développement d de de la viande artificielle Aurons-nous le choix entre d’un côté ces immeubles de de de de truies et de de de de l’autre une viande de de de de soja avec toutes les conséquences que que cela peut avoir ? Ces défenseurs d de de la viande artificielle y voient une façon de lutter contre le changement climatique Pas seulement D’autres y voient aussi une façon de mettre fin à la souffrance animale Et pour cause il n’y aura plus d’animaux Mais vous vous rendez-vous compte du monde qui nous attend ? La fin des éleveurs Une campagne sans animaux Et pour tout ce soja combien de de millions d’hectares de de forêts devra-t-on supprimer ? Au-delà de de de cette crise du coronavirus nous sommes donc au coeur de questions graves Loin de d de moi l’idée de d de sacraliser le temps jadis La mondialisation a a a a a sorti de de la misère des centaines de milliers d’êtres humains mais a a a a connu aussi des épidémies terribles Notre chance serait d’admettre de de devoir changer Bien sûr retrouver le sens de la mesure en en en toutes choses et d’abord dans nos échanges commerciaux Avec un comportement qui ne soit pas uniquement dicté par la rapacité Mais animé par cette conviction : nous sommes de fait solidaires Une planète d’associés L’équipage de ce vaisseau spatial qu’est la Terre Crise sanitaire crise climatique : même combat Les crises sont liées comme dans la vie Chaque année les les parasites transportés par par les les moustiques causent plus de 700 000 morts Et nous nous nous nous en moquons parce que cela touche principalement les pays pauvres Quant à nous les les privilégiés les les enfants gâtés nous avons accumulé des des dettes pendant des des périodes où l’économie se portait bien Notre marge de manœuvre s’en trouve aujourd’hui réduite Il y a a plus grave La France pays de Pasteur est aussi celui où certainscontestent l’intérêt des vaccins Ceux qui m’accablaient d’insultes sur le Net parce que je suis évidemment favorable aux vaccins m’insultent aujourd’hui parce que l’Institut Pasteur ne dispose pas encore de vaccins Nous devons renouer avec la confiance dans le Savoir Je suis sidéré d de de l’impunité des malfaisants qui sur le Net peuvent dire n’importe quoi au nom de la la liberté d’opinion Désolé la la science n’est pas une affaire de sondage Ou si vous m’autorisez un langage non correct elle n’est pas démocratique Il y a a a a des des choses vraies et des des choses fausses Comme d’habitude le le meilleur se mêle au pire Le meilleur : les scientifiques ont échangé à une vitesse incroyable ils ont avancé en en en trois mois autant qu’au moment du sida en en en quatre ans Le pire : les fake news qui circulent en toute impunité Mais n’oublions pas que les faussetés ne sont pas seulement fausses Elles sont mauvaises pour la santé personnelle et sociale La barbarie suit toujours la déraison et toujours s’incarne dans des boucs émissaires Unité de de la vie globalité de de l’économie connexion planétaire Comment concilier ces rassemblements avec une société de plus en plus plus inégalitaire ? Et plus plus frappe une crise plus plus durement elle frappe les plus plus démunis Regardez ces jours-ci : confinement pour les les uns villégiature pour les les autres Lorsque rouvriront les portes un immense chantier nous attend Avec un un élan une ambition d’après- guerre Oui nous pouvons retrouver la maîtrise de notre futur Les solutions existent : elles sont toutes filles de la Recherche Qui sera assez fou pour en couper les budgets ? Texte écrit par par l’auteur à partir d’un entretien avec Fabrice Moyon pour Ouest France 21 mars 2020 Texte extrait du recueil des Tracts de de crise proposé par Gallimard
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