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BI O Rhône : une traque technologique des poissons

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Présentation


  • Porteurs de projet : Compagnie Nationale du Rhône (CNR-France), Services Industriels de Genève (SIG- Suisse), Haute-Ecole du Paysage, d’Ingénierie et d’Architecture (HEPIA, Université suisse)
  • Partenaires : SPYGEN, Institut National de Recherche Agronomique (INRA), Société des Forces Motrices de Chancy-Pougny (SFMCP), Fonds Vitale Environnement, Canton de Genève
  • Durée du projet : Janvier 2017- Décembre 2021
  • Coût du projet : € 950 000 € / Subvention européenne (FEDER): 340 000 €

Contexte d’émergence du projet : 

Barrage de Génissiat pendant les opérations de gestion sédimentaire

CNR et SIG souhaitent avoir une connaissance plus précise de la présence, de l’abondance et du comportement des poissons pendant et après les opérations de gestion sédimentaire* conduites conjointement par la Suisse et la France .

En effet, une modification de la biomasse piscicole a été observée sur les retenues depuis leur mise en service. La nécessité de connaitre à la fois ses caractéristiques actuelles mais aussi les modalités de reconstitution des stocks se font ressentir.

*Une gestion active des sédiments sur le Haut-Rhône est nécessaire. En effet, à la confluence avec le Rhône en ville de Genève, l’Arve apporte 700 000 m3 de sédiments fins par année, dont 360 000 m3 se déposent dans la retenue de Verbois, située quelques kilomètres en aval. L’engravement progressif de la retenue accroît le risque de crue, et in fine le risque d’inondation des bas-quartiers de Genève.

 

Stratégie et objectifs


Le projet Bi O Rhône répond à deux objectifs :

  • Développement méthodologique pour le suivi de la faune piscicole des retenues : il s’agit d’évaluer qualitativement et quantitativement des techniques de prospection de la faune piscicole afin de développer une méthode d’échantillonnage adaptée aux retenues du Rhône, et potentiellement transférable sur d’autres cours d’eau de la dimension du Rhône.
  • Application au suivi des impacts de la gestion sédimentaire : il s’agit de tester l’exploitation éventuelle de cette méthode d’échantillonnage en vue de la préservation de la faune piscicole du Haut-Rhône lors des opérations de gestion sédimentaire des retenues hydroélectriques françaises et suisses, de l’accompagnement des crues de l’Arve et des dragages.

Le projet Bi O Rhône est mené sur 4 retenues hydroélectriques successives : Verbois et Chancy-Pougny en Suisse, Génissiat et Seyssel en France.

Résultats attendus : 

  • Proposer des solutions de modération pour préserver l’environnement
  • Avoir une meilleure connaissance de la biomasse piscicole tout en maintenant la production hydroélectrique transfrontalière.
  • Valider un nouveau mode de gestion piscicole en lien avec le transit des sédiments.

 

Caractère innovant du projet


Technique

L’évaluation du peuplement piscicole des retenues a été effectuée grâce à deux méthodes innovantes. La première est celle de l’ADN environnemental. Un outil a été inventé pour inventorier la biodiversité, en utilisant les traces d’ADN  laissées par les êtres vivants dans leur environnement. L’ADN peut être extrait à partir d’échantillons environnementaux tels que le sol, l’eau ou l’air, sans avoir besoin d’isoler au préalable des individus cibles. L’ADNe metabarcoding (ou approche multispécifique) permet de faire l’inventaire de l’ensemble des espèces d’un groupe cible (par exemple, bactéries, vertébrés, poissons, etc…) sans connaissance a priori de leur présence dans l’habitat étudié. C’est un outil de veille environnementale performant, notamment dans les milieux aquatiques.

Mais cette technique présente des limites quantitatives (on ne sait pas le nombre exact de poissons) et des limites vis-à-vis de la taille, des stades de développement, du sexe des organismes. Pour pallier ces limites, cette technique a été couplée à une deuxième méthode qui est celle de  l’échosondage. Les données obtenues grâce à deux échosondeurs SIMRAD permettent d’avoir les estimations de biomasse, la répartition spatiale et les classes de taille. Par son évaluation plus quantitative de la biomasse piscicole, elle est donc complémentaire aux prospections par ADN environnemental.

Economique et financier

Cette méthode permet d’avoir une vision globale de la biodiversité présente dans un environnement à moindre coût ; notamment parce qu’elle est rapide et facile à mettre en œuvre. Le prélèvement de l’eau prend 30 minutes, et le délai d’analyse est généralement de 2 à 3 mois.

Environnemental

Les deux techniques mises en œuvre ne sont ni intrusives, ni destructives contrairement aux techniques habituelles de pêches en retenue, ce qui permet d’éviter tout impact sur l’environnement.

 

Résultats et perspectives


France, Isère (38),  passe à poissons sur le Vieux Rhône , seuil des Molottes

Le couplage des techniques d’échosondage et d’ADNe a montré ses potentialités dès la première année et a permis d’avoir une meilleure connaissance de la biomasse piscicole dans les différentes retenues. Cela permet le suivi saisonnier des espèces piscicoles inter et intra-retenue.

Le projet va permettre de préserver et de restaurer les écosystèmes fragilisés de l’espace transfrontalier via la définition de mode de gestion sédimentaire compatible à la vie piscicole.

Comment ce projet peut-il être dupliqué sur d’autres fleuves ?

Ces techniques sont potentiellement exploitables sur tous les fleuves, mais également adaptées aux cours d’eau en retenues, lacs,…

Utilisée pour une problématique de gestion sédimentaire dans le cadre de ce projet, cette technique peut répondre à d’autres questions concernant les variations de biomasse piscicole.

Cependant, il faut avoir conscience de trois limites relatives à l’usage de cette technique :

  • Une courantologie élevée ne permet pas d’obtenir des échosondage de qualité (bruit parasite) : il est important de bien choisir les stations de suivis.
  • De meilleurs résultats sont obtenus lors des échosondage de nuit (dispersion des bancs de poissons et augmentation de l’activité piscicole).
  • Un test grandeur nature est nécessaire pour valider la faisabilité (courantologie, charge et matière en suspension et débris de grande taille).

#Rhône #France #Suisse #Biodiversité #Ecosystème

En savoir plus

Crédit photo : Camille Moirenc / La Gallery

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