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La rivière Avon au cœur de la reconstruction de la ville de Christchurch

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Présentation


  • Porteur de projet : Ōtākaro Ltd., une société d’Etat néo-zélandaise, créée  pour exécuter des projets structurants dans le cadre de la reconstruction de Christchurch après les tremblements de terre de 2010 et 2011.
  • Partenaires : Autorités locales, tribus Maoris, médias, habitants de Christchurch
  • Durée du projet : 5 ans (2013-2018), avec des résultats tangibles à partir de 2015
  • Coût du projet : C. NZ$ 120 million, soit 70 millions d’euros 

Contexte d’émergence du projet : 

Ce projet a émergé suite aux tremblements de terre de 2010 et 2011, qui ont pratiquement détruit tout le centre-ville de Christchurch, la 2ème plus grande ville de la Nouvelle Zélande. Il concerne la rivière de l’Avon qui traverse  le centre-ville de Christchurch et des zones urbaines adjacentes

 

Stratégie et objectifs


Malgré les tremblements de terre, la nature a su faire preuve de résilience ; la rivière coule toujours, les arbres sont toujours verts… Mais les bâtiments ont été détruits, et la population souffre. Christchurch a le plus haut taux de suicide du pays.

La stratégie a consisté à embrasser la culture Maori, qui reconnait les pouvoirs de guérison de la rivière, et à  créer un espace urbain structuré autour de l’Avon, qui contribue à guérir les habitants de leurs traumatismes, grâce à la verdure et à l’eau.

Un nouveau espace urbain le long de la rivière Avon (Ōtākaro en maori) au centre-ville a été créé, afin de faciliter l’accès à l’eau depuis les zones de bureau et espaces verts. Parmi les aménagements phares : une promenade de plus de 2 kms sur le côté est de la rivière ; des espaces verts avec pistes cyclables sur la partie ouest…

Dans l’ensemble, ce projet de réaménagement  a été un succès. Nous ne pouvons pas changer les catastrophes qui ont eu lieu, mais nous pouvons diriger le sens dans lequel la communauté évolue à la suite de catastrophes naturelles. Ainsi, les quartiers adjacents à la rivière ont été intégrés dans la reconstruction. Les rues sont devenues piétonnes, ou des zones de rencontre où les véhicules motorisés ne peuvent rouler qu’à 10km/h. Du mobilier urbain et de nouveaux éclairages ont été mis en place. Des sculptures et des œuvres d’art ont été réalisées pour célébrer la renaissance de la ville. Les deux tribus Maori prédominantes dans la ville de Christchurch ont été très impliquées dans la recherche d’artistes et la fourniture d’œuvres. Après 150 ans de silence, les peuples premiers de la région ont eu la possibilité d’exprimer leurs valeurs culturelles à travers l’art.

Dans un environnement qui était précédemment organisé en silos, le projet de réhabilitation de la rivière a aussi permis de mettre en place une approche intégrée des espaces urbains. Cependant, cela n’a pas toujours fonctionné sans heurts. La résistance de certaines autorités revient parfois en puissance. Néanmoins, les applaudissements des habitants venant des banlieues – et ce spécifiquement pour voir la réhabilitation de la rivière – a représenté un formidable soutien pour l’approche de planification intégrée.

 

Caractère innovant du projet


Culturel

Ce projet a été pensé avec les habitants : 40 groupes de parties prenantes ont été consultées durant la phase de développement du projet architectural.

Il a aussi fortement associé les peuples premiers et a été pensé dans le respect  de leurs valeurs et traditions.

 

 

Résultats et perspectives


A court-terme, ce projet a eu des premiers bénéfices :

  • Améliorer le moral et la santé mentale des habitants traumatisés
  • Reconnecter la rive ouest de la rivière avec le centre-ville, en reconstruisant des ponts détruits
  • Réaménager les berges afin qu’elles soient adaptées aux piétons et aux cyclistes
  • Procurer un bien-être urbain pendant la pause du déjeuner pour les employés de bureau travaillant dans les nouveaux immeubles à l’ouest de la rivière
  • Rendre la rivière visible, en faisant d’elle un lieu de destination

Et, à plus long-terme, il apporte également d’autres avantages :

  • Une qualité de conception urbaine sans précédent, qui compense dans un sens la perte de l’architecture historique pour laquelle Christchurch était célèbre.
  • Un espace urbain centré sur la nature plutôt que sur un axe de circulation.
  • Une nouvelle conception de la ville comme un réseau cohérent d’espaces verts propices à la marche et au vélo.

Il était prévu d’étendre ce schéma d’aménagement plus en aval, là où les tremblements de terre ont provoqué l’affaissement du terrain d’un mètre. Le nouveau projet était censé incorporer des mesures éco systémiques pour la résilience aux inondations. Cependant, les intérêts commerciaux de certaines parties historiquement privilégiées ont interféré jusqu’à présent dans la mise en oeuvre de ce projet.

Comment ce projet peut-il être dupliqué  ?

En principe il pourrait être dupliqué ailleurs, mais le récit culturel doit être bien sûr adapté aux spécificités locales. Il serait intéressant de voir émerger d’autres projets comme celui-ci, sans forcément qu’il émane suite à une catastrophe naturelle ou à une approche marketée d’une ville verte.

 

Suivi de la solution


Sept ans après

 

Déroulement du projet

Les étapes les plus récentes du programme de régénération mis en œuvre par le gouvernement sont la mise en place d’une aire de jeu et la construction d’un pont piéton. L’aménagement de la ville en lien avec la rivière Avon se poursuit. Néanmoins le déploiement du projet est contraint par les divergences de vision entre le gouvernement néo-zélandais – qui a initié le projet – ;  le conseil municipal – qui a récupéré la direction du projet en 2019 – et les entreprises privées.

Malgré ces difficultés le projet est un succès sur plusieurs points.

Résultats

Le quartier de la rivière Avon est devenu une attraction majeure, symbole du renouveau de  Christchurch. Selon un sondage du conseil municipal en 2019, 20% des personnes interrogées cite ce quartier comme le plus représentatif de la ville. Par ailleurs, le nombre de personnes se rendant 2 à 4 fois par semaine dans le centre-ville était de 20% en 2019 soit 7 points de plus qu’en 2018. Ces chiffres montrent que les habitants s’approprient cet espace et qu’ils s’y sentent bien. Le projet a donc bien rempli ses objectifs de production de bien-être urbain.

Cette réussite a été récompensée par de nombreux prix :

  • Malcolm Award 2019, NZ’s highest award for landscaping projects;
  • ACE Award 2020, given by the Association of Consulting Engineers;
  • Finalist of the World Architecture Award 2019.
  • Resene Kiwi’s Choice award for Best Public Spot in New Zealand 2018;
  • NZILA (NZ Institute of Landscape Architects) Award of Excellence/Parks 2017;
  • NZILA Pride of Place Award 2017;
  • IPWEA (Institute of Public Works Engineering Australasia) Award 2019;
  • IPWEA NZ Excellence Award/Best Public Works Project over $5 million 2017.

Diffusion

Ce projet est très spécifique au contexte et à la ville, néanmoins son succès pourrait inspirer d’autres organisations et d’autres travaux d’aménagement urbain.

#Ville #Berge #Réhabilitation  #Aménagementurbain

En savoir plus

Crédit photo : Ōtākaro Ltd

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