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Sauvegarde du massif du Fouta Djallon : IAGF et ses partenaires à la manœuvre à la conférence des Nations Unies sur l'eau

Du 22 au 24 mars 2023 s’est tenue à New York la Conférence des Nations Unies sur l’eau. Une première depuis 1977 pour cette conférence qui a réuni environ 10 000 participants. En parallèle de la Conférence étaient organisés 400 événements officiels qui avaient fait l’objet d’un processus de sélection rigoureux. C’est le cas de l’événement portant sur la sauvegarde du Massif du Fouta Djallon organisé par IAGF, The Bridge Tank et OMVS (lisez notre interview du nouveau Haut-Commissaire de l’organisation de bassin) le 24 mars au Siège des Nations Unies.

Porté par la France et la Guinée, cet événement a fait salle comble : une occasion unique de lancer l’alerte et d’appeler à une action concertée en vue de la sauvegarde du massif.

L’événement s’est ouvert sur une introduction de Bérangère Couillard, secrétaire d’Etat à l’Ecologie au sein du gouvernement français.

Un plaidoyer d’Erik Orsenna a suivi, appelant à préserver ce massif forestier qui fournit de l’eau à des régions abritant plus de 300 millions d’Africains de l’Ouest. Il en a appelé à la responsabilité des organismes de bassin locaux et à la nécessaire coopération pour aider cette région en proie au stress hydrique.

Soufiana Dabo, coordinateur guinéen de l’OMVS (Organisation pour la Mise en valeur du fleuve Sénégal), a ensuite présenté les enjeux actuels du Massif du Fouta Djallon. Basé en Guinée, il est communément appelé « le château d’eau de l’Afrique occidentale ». Plusieurs grands fleuves de la région y trouvent leur source : le Niger, le Sénégal, la Gambie. Pourtant, ce massif est plus que jamais en danger du fait de son état critique de dégradation. Il subit un phénomène d’érosion, une perte de sa biodiversité, des pratiques agricoles qui l’épuisent ainsi que de la pression démographique et une baisse de la pluviosité accrue par le changement climatique.

Des programmes d’action sont actuellement en cours dans le massif, comme l’a expliqué Lionel Goujon, responsable de la division Eau et Assainissement à l’AFD (Agence française de développement) : l’AFD apporte son appui aux organismes de bassin.

En mars 2015, l’OMVS a lancé l’Observatoire Régional de l’Eau et de l’Environnement du Massif du Fouta Djallon afin d’améliorer la connaissance du massif, de ses eaux et de son environnement, et de créer une vraie coopération régionale pour partager les données et informations collectées. L’objectif final ? Aboutir à la création d’une plateforme d’échanges entre les différents organismes de bassin en matière de gestion des ressources en eau et de protection de l’environnement.

Joël Ruet, président de The Bridge Tank, a dressé le plan d’actions nécessaire pour enclencher une transition réelle et durable. Il suppose d’inverser la tendance en mettant les communautés locales (notamment les jeunes et les femmes) au cœur du programme, avec l’appui de la communauté internationale. Il s’agira de développer de nouvelles énergies afin de lutter contre la déforestation et l’utilisation du charbon de bois, de nouvelles pratiques agricoles basées sur l’agroécologie et l’agroforesterie, ainsi que des infrastructures hydrauliques. Des actions-clefs pour promouvoir le développement social et économique de la région et garantir la sécurité alimentaire. Il s’agira aussi d’encourager la recherche et l’innovation au niveau local et régional afin d’accroître les connaissances et les données sur les ressources.

Abderhamin Bireme Hamid est intervenu quant à lui en sa qualité de secrétaire exécutif de l’Autorité du Bassin du Niger.

Dernier point, et pas des moindres, celui portant sur les financements. De nouveaux mécanismes de financement innovant devront être mobilisés du côté de la finance durable verte et bleue afin de mettre en pratique ces actions. L’appui des entreprises privées est aussi nécessaire.

Sophie Gardette, directrice d’IAGF, estime que les grands objectifs sont clairs : il est maintenant temps de les décliner sur le terrain. Se pose la question de la structure de gouvernance à mettre en place (consortium ? fondation ?) afin de trouver les financements et de piloter les solutions. Le rôle d’IAGF et de The Bridge Tank consistera à court terme à écrire le projet incluant « le détail des actions concrètes, les livrables, le rétro-planning ».

A l’heure où une personne sur quatre au monde vit sans accès à l’eau potable ou aux services d’assainissement, le plan de sauvetage du Massif du Fouta Djallon est essentiel pour éviter que ne monte le stress hydrique dans la région. C’est bien d’hydrodiplomatie dépassant le cadre des bassins fluviaux individuels dont le massif a besoin afin d’éviter les crises économiques, sociales et humanitaires catastrophiques qui pourraient survenir.

Lors de la cérémonie de clôture de la Conférence de l’eau, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a indiqué que les 700 engagements pris dans le cadre du Programme d’action pour l’eau propulseront l’humanité « sur la voie d’un avenir où la sécurité hydrique sera assurée pour chacun et chacune d’entre nous ». IAGF le souhaite très fort pour toutes et tous, et pour le Massif du Fouta Djallon en particulier.

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