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Le Fleuve Rouge

 

Entre vous et moi…

Né en Chine (dans la province du Yunnan), je m’étends sur 1 200 kilomètres de long. Appelé Fleuve rouge à cause du limon que je transporte et qui me donne cette couleur si particulière, je traverse le Vietnam jusqu’à Hanoï avant de me jeter dans le golfe du Tonkin. Mes deux sœurs, les rivières Noire (Da) et Claire (Lo), elles aussi issues du Yunnan, me suivent de près sur une grande partie du parcours.

Mon bassin versant traverse 26 provinces et abrite 30 millions de personnes, dont 20 millions dans la seule zone de mon delta. Malgré un débit des plus irréguliers, qui peut varier de 450 m3  à 30 000 m3, j’ai toujours constitué une voie privilégiée pour le transport, et une ressource essentielle à une agriculture régionale très dynamique. La plus grande partie de la plaine y est d’ailleurs consacrée (80 %), notamment pour la culture du riz ou du maïs.

Malheureusement, je suis aussi connu pour la violence de mes crues qui provoquent des inondations très fréquentes. Mon potentiel hydroélectrique fait l’objet d’une exploitation croissante nécessitant de se pencher sur une gestion intégrée de ma ressource pour répondre de manière sécurisée aux besoins des habitants, tout en préservant mon écosystème.

Dans l’intimité du Fleuve Rouge

  • Source : province du Yunnan (Chine)
  • Embouchure : golfe du Tonkin
  • Débit moyen : 3640m3/s
  • Longueur cumulée : 1 200 km
  • Bassin versant : 160 000 km²
  • États traversés : Chine, Vietnam
  • Affluents : Rivière Claire (Lo), Rivière Noire (Da)

Un peu d’histoire

Tout a commencé au Ve siècle. À l’époque, les hommes ont tenté de me domestiquer en construisant des digues. Un moyen pour eux de maîtriser mes crues et de s’approvisionner en eau pour leur consommation quotidienne et l’irrigation de leurs récoltes.

Il faudra ensuite attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que de nouveaux aménagements voient le jour, notamment par la création de déviations pour protéger Hanoï en cas de débordement. Dans les années 1970, de véritables barrages sont construits pour contrôler les inondations et maîtriser l’irrigation. Et parce que la population ne cesse de croître, le gouvernement a initié dans les années 1990 un vaste mouvement de réforme de la gestion de mes eaux, le tout sur recommandations d’instances internationales. Il faut dire que l’urbanisation ne respecte guère les règles les plus élémentaires de précaution puisque des maisons se sont construites entre la digue et moi, c’est-à-dire sur des terrains très inondables et donc… souvent inondés !

Plus récemment, le Vietnam a souhaité valoriser mon potentiel hydroélectrique en lançant de nombreux chantiers de centrales hydroélectriques.

Mes multiples usages

Irrigation : un enjeu majeur pour l’agriculture

 

Digues, remparts contre les inondations, stations de pompage…la plupart des aménagements qui me concernent ont pour vocation d’améliorer l’irrigation.

Mon delta est considéré comme le berceau de la civilisation vietnamienne. C’est ici que se concentre l’activité économique traditionnelle du pays.

 

La culture du riz est organisée en deux cycles :

  1. Le cycle de mousson, de juillet à novembre
  2. Le cycle de printemps, de février à juin

Sur les terres plus fertiles encore, se développe un troisième cycle constitué de cultures maraîchères, de maïs, de mûriers (nécessaires à l’élevage du ver à soie), outre l’élevage de bovins et porcins.

Mon réseau hydrographique naturel a été modifié pour développer encore davantage les cultures et leur rendement. Un réseau naturel et artificiel de bras et de canaux a été mis en place. La plaine est, par exemple, découpée en 30 casiers d’irrigation et de drainage, formant des bassins versants artificiels.

801234567890001234567890%

terres du Vietnam
consacrées à l’agriculture

101234567890/401234567890

PIB national provenant
du delta du fleuve Rouge

201234567890001234567890%

production nationale de riz
provenant du delta du fleuve

Développement des infrastructures de navigation

 

J’ai, de tous temps, constitué un moyen de transport essentiel pour les marchandises comme pour les hommes, en témoigne le développement constant des infrastructures de navigation. Parmi les 33 ports fluviaux du Vietnam, quatre principaux sont gérés par la Vietnam inland waterways administration (VIWA).

Il s’agit de l’agence gouvernementale du Ministère des transports qui a en charge la gestion et la maintenance des ports, fleuves, canaux et lacs navigables du Vietnam. Une institution importante du pays.

Production hydroélectrique : projets en cours

Des exploitations hydroélectriques ont été construites, notamment dans la province de Phu Tho, à une soixantaine de kilomètres de Hanoï. D’autres projets sont à l’étude pour les années à venir.

Quel fleuve pour demain ?

Études pour prévenir les inondations

En 1975, un canal de contournement avait été creusé pour préserver la capitale de Hanoï des inondations. Il n’a cependant pas empêché des crues générées en aval de la capitale, vers la zone du lit majeur du fleuve Day. Près de 500 000 habitants vivant sur ces terres principalement agricoles sont directement concernées.

Si jusqu’ici les études me concernant traitaient principalement d’irrigation, et devant l’urgence de débordements à répétition, des projets de recherche ont vu le jour début 2000 pour l’amélioration de l’écosystème et le contrôle des inondations. Il était temps !

Répondre à la demande nationale en électricité

Pour répondre à une augmentation continue de la demande (10% en moyenne par an), le Vietnam prévoit d’augmenter sa capacité de production de l’ordre de 3 à 6 GW/an, avec un objectif pour 2020, d’atteindre une capacité totale de 80 GW, en développant le nucléaire mais aussi les énergies renouvelables dont l’hydroélectricité, ressource essentielle.

L’énergie est un secteur clef de l’aide publique au développement dispensée par la France et des entreprises françaises, comme CNR, proposent aussi leur ingénierie pour accompagner le pays dans sa transition énergétique (EnR et transport fluvial).

Développer la concertation pour faire face aux enjeux

La Chine et le Vietnam n’ont pas encore mis en place de véritable coopération pour prendre soin de moi et la concertation entre les différents acteurs et territoires dans le Vietnam fait défaut. Celles-ci seraient pourtant utiles pour répondre aux enjeux actuels de pollution, de changement climatique et de répartition de la ressource entre l’amont et l’aval. La construction de barrages hydroélectriques en amont – de l’autre côté de la frontière chinoise – perturbe en effet le fleuve Rouge dans sa partie vietnamienne tandis que l’urbanisation croissante modifie l’écoulement des eaux de pluie et augmente les risques d’inondation. Dans le delta du fleuve Rouge, l’eau est partout mais mal distribuée et répartie…

Le projet hydroélectrique de Huoi Quang, au Vietnam

Pour aider le Vietnam à répondre à ses besoins en électricité et à moins dépendre des pays voisins, l’Agence française de développement (AFD) a financé pendant 4 ans et à hauteur de 100 millions de dollars ce projet de centrale hydroélectrique qui vise à :

  • soutenir le développement électrique du Vietnam,
  • encourager le choix des énergies renouvelables via l’hydroélectricité,
  • promouvoir le respect des standards internationaux en matière de traitement des impacts environnementaux et sociaux du projet.

Elle a été mise en service en 2015.

Voyage sur le fleuve

En savoir plus sur moi

 

 

 

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