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Pollution plastique

Négociations intergouvernementales sur le traité international contre la pollution plastique

 

Intergovernmental Negotiating Committee to develop an international legally binding instrument on plastic pollution, including in the marine environment (unep.org)

Le Comité intergouvernemental de négociation (CIN) s’est réuni pour la première fois pour adopter l’élaboration d’un traité international juridiquement contraignant d’ici à 2024.

Les Etats se sont réunis à Punta del Este, en Uruguay, du 28 novembre au 2 décembre 2022 pour la première des cinq réunions internationales dédiées à ce sujet. L’Union européenne soutient un accord juridiquement contraignant, à la différence des Etats-Unis.

Chiffres-clefs sur la pollution plastique :

  • La production mondiale de plastique a doublé entre 2000 et 2020 pour atteindre 460 millions de tonnes par an et devrait flirter avec le milliard à l’horizon 2050 si rien n’est fait. A cette échéance, les émissions de gaz à effets de serre associées à la production, à l’utilisation et à l’élimination des plastiques devraient représenter 15 % des émissions mondiales.
  • Seulement 15 % des plastiques sont collectés pour être recyclés (et seulement 9 % le seraient réellement) : 46 % sont en effet enfouis, 17 % incinérés et 22 %… abandonnés en pleine nature.
  • A ce jour, 31 millions de tonnes annuelles contamineraient les écosystèmes terrestres, 20 millions de tonnes contamineraient les écosystèmes aquatiques, 11 millions de tonnes contamineraient l’Océan
  • En 2040, la quantité de déchets plastiques qui atteindra les océans est estimée à une trentaine de millions de tonnes par an.

Pour en savoir plus, vous pouvez suivre les travaux et recommandations de la Fondation Tara Océan : traite-international-pollutions-plastiques-FR.pdf (fondationtaraocean.org)

 

Mission Tara Océan

Maxime Horlaville / Fondation Tara ocean

Pendant près de deux ans, la goélette scientifique de 36 mètres de long a sillonné les mers autour de l’Amérique du Sud, navigué sur les eaux de l’Antarctique pour remonter ensuite le long de la côte ouest africaine. Son périple vient de s’achever en octobre dernier dans le port de Lorient.

Jean-François Ghiglione, directeur de recherche au laboratoire d’océanologie de Banyuls-sur-Mer, a embarqué pour la dernière partie du voyage afin d’étudier l’impact des fleuves et de leur pollutions plastiques sur l’océan Atlantique et ses communautés microbiennes. Les scientifiques ont pour cela collecté des échantillons dans le panache des fleuves Orange et Congo, ils ont remonté les fleuves Gambie et Casamance.

Que retenir de cette mission à ce stade ?

  • On détecte moins de microplastiques dans les fleuves africains qu’en Europe, mais plus de macro-plastiques autour des villes et villages.
  • On trouve moins de débris d’emballages dans les fleuves africains que dans les fleuves européens, mais beaucoup plus de filets de pêche et de vêtements

De retour au laboratoire, les chercheurs vont maintenant analyser chimiquement les échantillons pour comprendre quels polluants entrent dans les eaux océaniques au cours de leur dégradation. Ils vont également étudier la vie (microbes, bactéries, micro-algues, …) qui se développe sur ces mini-radeaux capables de parcourir de grandes distances et de disséminer des pathogènes. Il leur faudra aussi déterminer quelles sont leurs interactions avec les micro-organismes qui composent le microbiome de l’océan.

Les échantillons prélevés en Europe et en Afrique permettent d’effectuer des comparaisons avec ce que prédisent les modèles en fonction du nombre d’habitants et de la morphologie des bassins versants. Les premiers résultats des études sur les microplastiques océaniques « montrent que l’on a surestimé la quantité de plastiques issus du fleuve, note Jean-François Ghiglione. Ce qui signifie que le plastique qui stagne dans les gyres océaniques est plus ancien que ce que l’on pensait. Le plastique, marqueur de l’Anthropocène, pourrait ainsi perdurer plusieurs dizaines à plusieurs centaines, voire milliers, d’années dans l’environnement ! » 

Pour rappel, la précédente mission en 2019 avait notamment démontré que les fleuves européens les plus pollués étaient la Tamise au Royaume-Uni et le Tibre en Italie.

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