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Le barrage de la Grande Renaissance, source de tensions pour le partage des eaux du Nil

La finalisation de la construction du barrage de la Renaissance (GERD -Grand Ethiopian Renaissance Dam) approche alors que les trois pays concernés – l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan – ne se sont toujours pas mis d’accord sur son exploitation et les principes de coopération. En décembre, de nouvelles tensions se sont faites jour, prouvant, dans cette région du monde, comme ailleurs, la dimension géopolitique du Fleuve et du partage des eaux.

Au début des années 2000, l’Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, s’est lancée dans un gigantesque programme de construction de barrages pour garantir son autonomie énergétique et répondre à ses besoins de développement. Le barrage de la Renaissance, construit sur le Nil bleu, est prévu pour produire 6 000 MW, soit l’équivalent de six réacteurs nucléaires, et pourra stocker près de 70 milliards de mètres cubes d’eau.

Cet ouvrage titanesque, qui deviendra la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, suscite de grandes craintes des pays voisins. Le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie, rejoint en effet le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée. Le Soudan, favorable sur le principe, réclame sa part d’électricité. L’Égypte, quant à elle, tire du Nil 90% de son eau potable, agricole ou industrielle. Elle craint que ce gigantesque barrage entraîne une réduction du débit du fleuve et que l’eau soit dérivée en amont pour l’irrigation notamment.

Un Comité national tripartite du barrage qui réunit Le Caire, Khartoum et Addis-Abeba a pourtant été créé et un accord de principe signé en 2015 pour privilégier la voie de la coopération sur les questions de compensation et de vente d’énergie. Depuis, les trois parties ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les conclusions d’un rapport remis en mai dernier par deux cabinets d’études français sur les impacts sociaux et environnementaux du barrage. Et L’Égypte, même si elle reconnaît le droit au développement de l’Ethiopie, rappelle régulièrement ses « droits historiques » sur le fleuve, garantis par des traités datant de 1929 et 1959 qui accordent près de 87 % du débit du fleuve à l’Égypte et au Soudan.

La diplomatie doit encore œuvrer, et vite, pour résoudre ce litige et déterminer la part des eaux du Nil pour chaque pays…

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