FR EN ES Recherche
  1. Accueil
  2. Actualités passées
  3. Chiffre-clé – 45 %

Actualité

Toutes les actualités

Chiffre-clé : - 45 %

 

C’est la baisse des émissions de gaz à effet de serre qu’il faut obtenir d’ici à 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle.

La 27e conférence mondiale de l’ONU sur le climat s’est tenue en novembre à Charm el-Cheikh en Égypte pour tenter de donner un nouveau souffle à la lutte contre le réchauffement climatique. Cette COP a rassemblé quelque 200 pays pendant deux semaines, dans un contexte mondial préoccupant : inondations historiques au Pakistan, canicules à répétition en Europe, ouragans, incendies, sécheresses…

En introduction, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé l’enjeu de cette conférence, qui « doit poser les fondations pour une action climatique plus rapide et plus courageuse, maintenant et pendant cette décennie qui décidera si le combat pour le climat est gagné ou perdu ».Le combat pour le climat est une « question de vie ou de mort, pour notre sécurité aujourd’hui et pour notre survie demain », a-t-il ajouté.

Pourtant, c’est sur une note décevante que cette COP s’est achevée, avec des Etats qui ont peiné à prendre des engagements. Après de longues discussions une déclaration finale appelant à une réduction « rapide » des émissions de gaz à effet de serre et réaffirmant l’objectif de contenir le réchauffement à 1,5 °C a finalement été adoptée. Le détail des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir n’a toutefois pas été précisé.

Or les engagements précédents des pays signataires de l’accord ne permettaient pas de tenir cet objectif, ni même celui de contenir l’élévation de la température à 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Ces engagements, en admettant qu’ils soient intégralement tenus, mettraient au mieux le monde sur la trajectoire de +2,4 °C à la fin du siècle et, au rythme actuel des émissions, sur celle d’un catastrophique +2,8 °C.

Pourtant, à près de 1,2 °C de réchauffement actuellement, les impacts dramatiques du changement climatique se multiplient déjà : sécheresses, inondations, montées des eaux, acidification des océans, perte de rendements agricoles, déplacement de populations etc….

Les déceptions sont donc nombreuses, à commencer par celle de la Commission Européenne. « L’accord ne fournit pas assez d’efforts supplémentaires de la part des principaux émetteurs pour augmenter et accélérer leurs réductions d’émissions », a estimé le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, à la session plénière finale. L’accord n’a pas visé la réduction progressive de l’utilisation de tous les combustibles fossiles, comme l’avaient demandé l’Inde et l’Union européenne. Il a néanmoins appelé les pays à prendre des mesures en vue de l’abandon progressif du recours au charbon et la suppression des aides publiques inefficaces aux carburants fossiles, ce qui avait déjà été convenu lors de la COP 26 de Glasgow.

La résolution finale de cette COP27 a été finalement été adoptée par consensus.

L’autre sujet au cœur des négociations concernait la création d’un système de financement spécifique (dit « pertes et dommages ») pour les pays pauvres et vulnérables, peu responsables du réchauffement mais très exposés à ses conséquences dévastatrices. Un enjeu majeur mis à l’ordre du jour des négociations sur le fil et qui inquiétait les Etats les plus émetteurs (Etats-Unis en première ligne) et qui a fait l’objet d’un accord, ce qui constitue un réel succès. Un fonds d’indemnisation, dont les contours restent à négocier tant sur le modèle de financement que les sommes allouées, sera créé. Un comité spécial est mis en place pour en assurer le suivi d’ici à la COP 28 qui aura lieu dans douze mois, à Dubaï.

Cette COP a été également l’occasion d’une réelle prise de conscience de l’importance de penser à la fois le climat et l’eau en adoptant une approche globale, considérant l’eau non pas une source de problème mais bien comme une partie de la solution pour atteindre les objectifs des accords de Paris. Ainsi, la gestion de l’eau par bassin est pour la première fois présente dans les conclusions officielles CCNUCC d’une COP Climat sous la forme du Plan de mise en oeuvre de Charm el-Cheikh  :

« V. Adaptation – 21. Souligne l’importance de protéger, conserver et restaurer l’eau et les écosystèmes aquatiques ; en incluant les bassins de rivières, d’aquifères et de lacs, et encourageant les Parties à intégrer l’eau dans les efforts d’adaptation. »

Lors d’un segment de haut niveau, une déclaration spécifique a été publiée indiquant l’importance de mettre en place des systèmes d’alerte précoces pour les inondations et les sécheresses, dans le cadre des politiques de gestion des risques. Ce segment est, ainsi appelé à reconnaître l’importante contribution que l’eau peut apporter à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique. Il a souligné l’importance de protéger, conserver et restaurer l’eau et les écosystèmes liés à l’eau dans le document final négocié pour la COP27.

Selon cette déclaration, il est également fondamental de mettre en place un cadre réglementaire facilitant les innovations et permettant une meilleure coopération privée/publique ainsi qu’une coopération entre Etats, à l’échelle du basin. D’après le texte, l’enjeu de l’eau potable doit également être intégré comme une priorité dans les politiques publiques. Un plan d’action global a ainsi été proposé par ces experts : https://public.wmo.int/en/media/press-release/%E2%80%9Cget-serious-about-water%E2%80%9D-eminent-panel-urges-cop27

 

Quelques ressources intéressantes pour aller plus loin :

  • le bilan du Partenariat Français pour l’Eau, présent pendant toute la durée de la COP 27 : https://www.partenariat-francais-eau.fr/bilan-cop27/
  • https://www.unesco.org/fr/articles/lunesco-alerte-sur-la-disparition-de-glaciers-emblematiques-du-patrimoine-mondial-dici-2050
  • https://public.wmo.int/en/media/press-release/eight-warmest-years-record-witness-upsurge-climate-change-impacts
  • https://public.wmo.int/en/media/press-release/temperatures-europe-increase-more-twice-global-average

Mettez à jour votre navigateur pour consulter ce site