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Eau et adaptation au changement climatique : temps d'échange IAGF avec Emma Haziza, hydrologue

Mercredi 11 mai, IAGF a invité lors d’un temps d’échange Emma HAZIZA , hydrologue, fondatrice du centre de recherche-action Mayane, et spécialiste des stratégies de résilience des territoires face aux risques climatiques. Un échange passionnant sur l’eau et l’adaptation au changement climatique, alors que des restrictions d’eau sont déjà prises en France en ce mois de mai et que des sécheresses durables touchent de nombreux fleuves dans le monde : Parana, Colorado, Tana, Euphrate…

L’eau, un marqueur du dérèglement climatique

 

Fleuve Tana – Kenya

La disponibilité de l’eau est sous tension, comme sa qualité. 3,6 milliards d’êtres humains vivent dans des zones en manque d’eau plusieurs mois par an. 40% de la population mondiale sera confrontée à des pénuries d’eau d’ici 2050 et les besoins pourraient s’accroître de 55%. L’eau sera donc plus rare et encore plus inégalement répartie dans le monde. En France, les débits moyens annuels des cours d’eau vont baisser dans tous les bassins, avec une prévision de -10 à -40% du débit du Rhône et un déficit annuel existant en Adour-Garonne de 200 millions de m3 entre besoins et ressources en eau.

Les enjeux de l’eau sont déjà là et seront encore plus importants d’eau :

  • Multiplication de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes liés à l’eau, avec les pertes humaines et financières associées (90% des événements météorologiques extrêmes sont liés à l’eau);
  • Risque d’augmentation des conflits d’usage avec l’augmentation de la population mondiale et donc de la demande;
  • Tensions géopolitiques entre pays, les eaux douces transfrontalières couvrent 45% des terres du globe;
  • Disparition des zones humides, à un rythme 3 fois supérieur à celui des forêts et perte de biodiversité.

L’adaptation aussi essentielle que l’atténuation

 

Fleuve Parana – Brésil

Si l’atténuation des effets du changement climatique, par la réduction drastique des émissions de GES dans l’atmosphère, est indispensable à la survie de l’espèce humaine, l’adaptation n’en est pas moins essentielle pour assurer la survie quotidienne des populations et de tout être vivant. L’eau, qui relie les territoires et favorise leur développement, doit être placée au centre de toutes les stratégies sectorielles d’adaptation.

Quelles sont les transformations nécessaires ? Elles concernant notamment :

  • Notre modèle agricole et nos modes de consommation
  • L’aménagement des territoires et l’urbanisation
  • La gouvernance de l’eau

Emma Haziza nous a apporté son éclairage grâce aux évolutions qu’elle observe depuis de nombreuses années sur les ressources en eau et les sols  et l’accompagnement qu’elle propose aux acteurs du territoire en matière de  stratégies de résilience face aux risques climatiques.

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