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Inondations en Australie, méga sécheresses ailleurs : les phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus nombreux et généralisés

A l’occasion de la COP15 contre la désertification, qui s’est tenue en mai en Côte d’Ivoire, l’ONU a publié un nouveau rapport estimant que la durée des épisodes de sécheresse a augmenté de 29% en vingt ans à peine. Et les conséquences sur la disponibilité de la ressource en eau sont très lourdes ; cette année, plus de 2,3 milliards de personnes – soit un tiers de la population mondiale – seront en situation de stress hydrique. Au-delà des chiffres généraux, la presse mondiale relate au jour le jour des drames matériels, économiques et humains provoqués par les effets du changement climatique et l’insuffisance des réponses politiques pour y faire face jusqu’à présent…

 

L’Australie, laboratoire des dérèglements

L’Australie est en première ligne du dérèglement climatique : sur les quinze dernières années, elle a enregistré huit des dix années les plus chaudes de son histoire récente. Et, en 2022, l’excédent d’eau s’est substitué au manque d’eau, avec des crues importantes enregistrées au premier trimestre dans l’est du pays. Les précipitations record qui ont touché la Nouvelle-Galles du Sud et le Queensland ont provoqué crues, glissements de terrain sur des terres gorgées d’eau et inondations. Le bilan humain est lourd, avec plus de vingt morts et des dizaines de milliers de personnes évacués de leurs maisons à Sydney. L’impact économique est lui aussi élevé, avec un coût estimé à trois milliards de dollars australiens (deux milliards d’euros).

L’enchaînement de ces catastrophes génère un nouveau type de crise, celui de « l’assurabilité » lié à la flambée des primes d’assurance, selon le groupe de défense du climat, Climate Council, dans un rapport publié début mai. Au total, 1 foyer australien sur 25 pourrait devenir inassurable d’ici à 2030 selon les experts. Et ce ratio monte à 1 sur 10 dans certaines régions particulièrement menacées comme Port Adelaide ou la Gold Coast. « Nous parlons d’un demi-million de propriétés, ce n’est pas négligeable », indique Nicki Hutley, co-auteur du rapport et économiste au Climate Council. À mesure que les événements climatiques extrêmes se multiplient, les primes d’assurance augmentent dans les zones à risque, devenant inaccessibles pour une grande partie de la population.

Lors d’une visite à Lismore, où la digue a cédé en février et les eaux de crue se sont déversées dans le centre de la ville, le Premier ministre australien Scott Morrison a déclaré que le pays « devenait difficile à vivre à cause de ces catastrophes ». Le sujet climatique reste pour autant peu abordé par les partis politiques traditionnels dans la campagne électorale actuelle…

 

Accélération des méga-sécheresses sur les autres continents

Ailleurs, dans le monde, c’est la sécheresse qui frappe de manière intense et durable. En voici quelques exemples :

  • Au Chili, le gouverneur de la ville de Santiago a annoncé le 11 avril 2022 un plan de rationnement de l’eau, conséquence de douze années consécutives de sécheresse sans précédent. Ce plan concerne en priorité les consommateurs, selon un modèle de restrictions progressives pouvant aller jusqu’à des coupures intermittentes de l’eau potable.

Toujours en Amérique du Sud, le fleuve Paraná entame une deuxième décrue historique, souffrant de précipitations très déficitaires. Le deuxième plus grand fleuve du continent a baissé de moitié à Rosario, mettant en péril les activités de transport et de pêche. Ce phénomène a aussi des conséquences lourdes sur les populations de poissons et d’oiseaux, qui ne peuvent ni s’alimenter ni se reproduire dans des conditions adéquates autour des eaux du fleuve.

En Amérique du Nord, et plus précisément en Californie, le Guardian rapporte que les autorités métropolitaines du sud de l’Etat ont lancé l’alerte sur le manque d’eau, limitant l’utilisation de l’eau pour l’extérieur à une fois par semaine et incitant les 19 millions d’habitants de la région à réduire leur consommation de 30 %. Selon le US Drought Monitor, plus d’un tiers de l’Amérique de l’Ouest subit en ce moment une sécheresse extrême. Dans la vallée de San Fernando, au nord de Los Angeles, des patrouilles municipales sanctionnent déjà les gaspilleurs.

En Tunisie, les agriculteurs s’inquiètent du manque d’eau. Les pluies de mars ont été accueillies avec joie, mais ne diminuent pas les probabilités de manquer d’eau dans les mois à venir, les barrages n’étant encore remplis qu’à 50% de leur capacité dans ce pays marqué par quatre années de sécheresse consécutives.

En Ethiopie, enfin, il n’a pas plu depuis 18 mois dans l’est du pays, ce qui dévaste le cheptel et met en danger les populations, comme dans les pays voisins du Kenya et de la Somalie : entre 5 et 6% de la population, soit environ 6 millions de personnes, sont en grave insécurité alimentaire en Ethiopie en raison de la sécheresse. En Afrique de l’Est, « depuis 2005, la fréquence des sécheresses a doublé, passant de tous les six à tous les trois ans »et « il y a eu plusieurs épisodes de sécheresse prolongée surtout dans les zones arides et semi-arides de la région depuis 30 ans », écrit le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU dans son dernier rapport.

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