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Le Sahel déploie un plan de lutte contre le réchauffement climatique

Le 25 février 2019, les chefs d’État de 17 pays africains* ont adopté un plan d’investissement climatique pour la région du Sahel. Établi sur 12 ans, il est doté de 350 milliards d’euros. Un programme prioritaire, pour la période 2020-2025, et décidé lors de l’Accord de Paris, a identifié six projets pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique.

Une région vulnérable au changement climatique

La région du Sahel est de plus en plus fragilisée par le réchauffement climatique. Les sécheresses récurrentes, les modifications de la pluviométrie, l’avancée du désert, la raréfaction de l’eau et des pâturages impactent d’ores et déjà les écosystèmes et les conditions de vie des populations (plus de 500 millions d’habitants).

Les exemples sont nombreux : l’érosion côtière s’accentue avec un à deux mètres par an au Sénégal et à Djibouti. Le lac Tchad est menacé de disparaître : suite à la grande sécheresse des années 1970 et 1980 et au moindre apport en eau de ces deux grands affluents – les fleuves Chari et Logone -, sa superficie s’est réduite de 25 000 km2 dans les années 1960 à environ 5 000 km2 aujourd’hui. Pourtant, son bassin qui représente 8% de la superficie du continent africain, abrite 50 millions de personnes et demain, 130 millions de personnes, rurales et pauvres. Le manque d’eau a eu un fort impact sur les ressources agricoles, pastorales et halieutiques. Dans cette région, l’agriculture est essentiellement pluviale : seules 4% des terres arables sont irriguées. Ces conditions ont favorisé l’insécurité, avec le développement du groupe armé Boko Haram.

L’avenir de la région nécessite de réfléchir conjointement aux enjeux de l’eau et du développement : mobilisation des eaux souterraines pour l’agriculture ; sécurisation de l’accès à l’eau ; préservation de la ressource ; mise en valeur des ressources en eau du bassin (énergie, eau, agriculture, transport…). Le fleuve Niger est par exemple encore peu aménagé (seulement 25 % du potentiel hydroélectrique est installé) alors que les besoins de production d’énergie sont importants dans cette région qui figure parmi les moins électrifiées au monde.

Un plan d’investissement climatique de plus de 350 milliards d’euros

Les pays signataires doivent contribuer à hauteur de 10% au financement de ce plan. Les bailleurs internationaux sont à leurs côtés : Banque mondiale, Banque africaine de développement, Union Européenne et États, comme la France qui s’est engagée à contribuer à hauteur de 250 millions d’euros.

Partenaires financiers et techniques sont présents depuis de longues années dans cette région ; il s’agit désormais d’aller plus vite pour relever les défis climatiques et éviter une grave crise sécuritaire et migratoire, en favorisant toujours plus la coopération entre États et l’aide au développement.

*Cap-Vert, Sénégal, Gambie, Mauritanie, Mali, Guinée, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Bénin, Niger, Nigeria, Cameroun, Tchad, Soudan, Érythrée, Éthiopie et Djibouti.

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