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2022 - Sécheresse et inondations : à quelques mois d’écart, les phénomènes extrêmes s’intensifient...

Les phénomènes extrêmes se constatent partout dans le monde, alternance d’épisodes de sécheresse et d’inondations.

De la sécheresse….

Nous avons tous été témoins de cet épisode catastrophique de sécheresse qui a eu des impacts très forts partout dans le monde au cours des derniers mois. Retenons quelques exemples parmi les plus marquants :

Etats-Unis

 

©Jason Houston


Le fleuve Colorado, long de 2 320 kilomètres, alimente en eau et en hydroélectricité 40 millions de personnes dans sept Etats. Des mesures exceptionnelles sont prises depuis août et continueront en 2023, dans une logique de coopération entre les territoires traversés.

Pour aller plus loin :

Le Mississippi, qui s’étale sur 3 766 kilomètres, est le plus long fleuve des États-Unis et l’un des cinq plus importants du monde. En octobre dernier, des vidéos incroyables du fleuve ont marqué les esprits : certaines parties du Mississippi se sont transformées en un véritable désert. Près de Saint-Louis, dans le Missouri, le site touristique de Tower Rock était accessible en marchant (cette île rocheuse située sur le fleuve était jusqu’à maintenant uniquement accessible en bateau). Plus exceptionnel encore, cette traversée s’effectue sur un terrain complètement sec, sans aucune humidité au sol.

En Arkansas, le niveau le plus bas du fleuve a été atteint, le précédent record datant de juillet1988. Cette sécheresse extrême a mis à l’arrêt une partie du transport fluvial, notamment utilisé pour le transport des céréales à des périodes critiques de production.

 

Iraq : une sécheresse sans précédent depuis 1930 a frappé le Tigre et l’Euphrate

 

La rivière de Diyala, affluent du Tigre, a atteint des niveaux extrêmement bas durant l’été 2022. 

© Hadi Mizban / AP


Avec une chute des précipitations et une réduction du débit des cours d’eau, la sécheresse pousse les Iraqiens à creuser de plus en plus de puits destinés à l’agriculture. Jusqu’à mi-2022, quelque 500 puits ont été creusés. Afin de prévenir la surexploitation des eaux souterraines, les services publics font la chasse aux puits illégaux.

« Il n’y a pas d’incitations pour encourager le recours à des technologies d’irrigation modernes », déplorait en septembre le rapport de la Commission Economique et Sociale pour l’Asie Occidentale (CESAO). A l’heure où chaque goutte compte, l’écrasante majorité des agriculteurs inondent les terrains pour irriguer, pratique ancestrale synonyme de gaspillage.

Responsable des ressources hydriques à Najaf, Jamil al-Assadi explique que les puits sont creusés dans des secteurs « autrefois irrigués par les fleuves et des canaux ». Ils peuvent servir à « abreuver les bêtes, irriguer les vergers et des plantations à la superficie limitée », dit-il. Mais pas pour le riz ou le blé, en raison de la salinité de l’eau et des faibles quantités puisées. Son ministère a réduit de moitié les tarifs de forage, assure-t-il. En échange, « le paysan doit utiliser des méthodes d’irrigation modernes pour préserver les réserves stratégiques des nappes phréatiques ».

« L’usage excessif des eaux souterraines a conduit à de nombreux problèmes », avertissait en juillet le ministère des Ressources hydriques, réclamant la préservation de cette richesse, selon l’agence de presse étatique INA. Le lac de Sawa, dans le sud, s’est ainsi asséché en raison d’un millier de puits creusés illégalement qui ont drainé la nappe phréatique qui l’alimentait. L’Iraq fait face à un autre défi pouvant résulter de la surexploitation des nappes : « Si de grandes quantités d’eau sont prélevées, le taux de salinité augmente », avertit le ministère.

En Iraq, où l’agriculture représente un emploi sur cinq, les bouleversements climatiques et la réponse insuffisante des autorités provoquent déjà un exode rural et des tensions sociales. Sporadiquement, dans le sud, des habitants manifestent, exigeant une action gouvernementale pour que la Turquie voisine augmente le débit des fleuves en ouvrant en amont les vannes des barrages.

En Chine

 

Une alerte jaune à la sécheresse a été lancée par l’observatoire nationale en novembre alors que de multiples régions continuent de souffrir d’un manque de précipitations. L’observatoire a conseillé aux autorités locales d’utiliser les ressources en eau d’urgence et d’assurer l’approvisionnement en eau, en particulier pour les habitants, et les a mises en garde contre les risques de feux de forêt dans certains endroits.


La sécheresse se poursuit donc, mettant en danger l’agriculture et la production électricité, et donc l’industrie. En août dernier, la sécheresse avait frappé le Hubei, le Sichuan, le Jiangxi, l’Anhui, le Hunan et la mégapole de Chongqing. Les températures étaient de six degrés supérieures aux normales saisonnières. Dans le Sichuan (83 millions d’habitants), le débit des rivières avait baissé de 20 % à 50 %. Au global, la production hydroélectrique avait chuté de 26 % en juillet 2022 par rapport à juillet 2021.

 

… Aux inondations.

 

Au Pakistan

 

©Akram SHAHID / AFP)


Les inondations au Pakistan qui ont débuté en juin 2022 se sont intensifiées en août 2022. Elles ont fait au moins 1 700 morts, ont affecté 33 millions d’habitants et détruit 250 000 habitations et 1,8 million d’hectares de terres agricoles. Le 25 août, le Pakistan déclarait l’état d’urgence. Trois mois plus tard, les lacs ont remplacé les champs. Les récoltes sont détruites et la famine menace plus que jamais. Les infrastructures doivent être reconstruites.

Au Tchad

 

Une situation d’urgence a été déclarée cet automne à cause des inondations. Des pluies diluviennes et la crue annuelle des fleuves Chari et Logone ont entraîné des inondations ayant fortement affecté les populations. Sur les 23 provinces que compte le Tchad, 18 ont été touchées. Des milliers d’hectares de culture ont été détruits, du cheptel emporté et de nombreux habitants ont été obligés de partir de chez eux, forcés par la montée des eaux.

Dans la capitale, N’Djaména, un quart de la ville a été submergée par les eaux, a souligné le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans son rapport de situation daté du 11 novembre. Près de 150 000 personnes déplacées par les pluies se retrouvent dans des centres d’accueil collectifs identifiés par les autorités. Les acteurs humanitaires redoutent une recrudescence des maladies comme le paludisme, le choléra et d’autres maladies hydriques.

« Cette situation est de nature à engendrer de nombreuses maladies, de potentielles épidémies et peut occasionner des ruptures de soins pour les malades chroniques », a mis en garde l’agence sanitaire mondiale de l’ONU. Des kits de médicaments essentiels ont été distribués et des équipes d’urgence mobilisées.

Vue aérienne      de la capitale du Tchad N’Djamena après des pluies torrentielles tombées en août 2022 – OIM/Anne Schaefer

 

 

 

Au Gabon

 

L’Ogooué, le plus grand et le plus remarquable des fleuves du Gabon avec une longueur de 1 200 km, est sorti de son lit en raison des pluies torrentielles qui se sont abattues sur le pays. Des images et vidéos postées sur les réseaux sociaux témoignent de la gravité des dégâts causés dans la province du Moyen-Ogooué, principalement dans la ville de Lambaréné.

En attendant que l’Ogooué retrouve son lit, le ministère de l’Intérieur vient d’annoncer que des actions fortes seront posées afin de « marquer la solidarité de la Nation à ces populations désemparées ».

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