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Ville durable : Tokyo est-elle réconciliée avec ses fleuves ?

De par le monde, de nombreuses villes redécouvrent leurs fleuves. Vancouver, Hambourg, Chicago sont des exemples emblématiques de revitalisation urbanistique autour des fleuves, lacs et ports.

Lieu de convergence de 4 grands fleuves (Arakawa, Sumidagawa, Edogawa et Tamagawa), maillé de plus de 100 rivières et canaux sous son bitume et ses néons, Tokyo, construite sur l’eau, a pour autant longtemps ignoré ce patrimoine naturel.

De la ville de l’eau au tout béton

 

Le développement économique de la ville, alors nommée Edo (période entre 1603 et 1867), et son identité se sont construits à partir de l’eau. Les marchandises arrivaient dans la ville d’Edo depuis tout le Japon par voie maritime. Elles étaient ensuite transportées vers l’intérieur des terres en utilisant le réseau de voies navigables d’Ieyasu. Edo prospéra le long des voies navigables jusqu’à devenir une ville dynamique avec plus d’un million d’habitants ;

 

Le rôle de l’eau a progressivement disparu avec la modernisation de la ville au XXème siècle. La première rupture a été le grand tremblement de terre de 1923, avec une planification de la reconstruction influencée par les styles d’immeubles occidentaux ; la seconde, la destruction de la ville pendant la seconde Guerre mondiale. Surtout, les Jeux olympiques en 1964 ont tourné définitivement la page de la ville de l’eau, avec la construction d’autoroutes directement sur des cours d’eau, l’expansion urbaine et la pollution… Déjà abîmée pendant des années par les déchets des industries et des habitats, la qualité de l’eau s’est dégradée avec l’installation de poteaux en béton et les remblais de construction, empêchant aussi l’utilisation des voies navigables par de nombreux bateaux de commerce. Le seul aspect positif durant cette phase de modernisation a été la mise en place d’un système de récupération des eaux usées élaboré !

Vers la renaissance

 

Les prémisses du changement apparaissent dans les années 1970 où l’effort est porté sur l’amélioration écologique des voies d’eau. Le fleuve Tama, long de 168 km et qui finit sa course dans la baie de Tokyo, a ainsi connu une métamorphose spectaculaire mais longue, passant d’un état de véritable égout à ciel ouvert à celui d’un espace de baignade et d’habitat piscicole. En 1969, il est classé en zone naturelle protégée. Des actions ont été conduites pour améliorer la qualité de l’eau et favoriser la reproduction piscicole. Depuis des espèces de poissons et d’oiseaux sont revenues.

Néanmoins, dans la métropole de Tokyo, il s’agit de faire évoluer les consciences, le problème n’étant pas financier. La grande partie des 37 millions d’habitants et même du gouvernement étant alors assez indifférente.

C’est surtout à partir des années 1980 que la place des cours d’eau dans la ville est reconsidérée, tant par les habitants que par l’administration à la fois au niveau de l’espace urbain que de leur utilisation. La navigation touristique reprend ; des tentatives de reconnecter Tokyo avec son front de mer sont menées, d’autant plus qu’il faut répondre aux besoins grandissants de la métropole. Des terrains sont gagnés sur la mer avec la création d’îles artificielles dans la baie de Tokyo (Odabai, Shibaura…).

De nouvelles perspectives ?

 

A l’approche des Jeux Olympiques que la ville accueillera en 2020, des voix se font entendre pour mieux estimer le rôle de l’eau. Des projets émergent : il est prévu de démolir le pont aérien de Nihonbashi et de le transformer de manière ambitieuse en un tunnel routier sous la rivière. La ville prévoit également d’augmenter le transport fluvial, aux bénéfices environnementaux certains.

Mais le nouveau plan d’eau de Sea Forest Waterway créé pour l’occasion doit faire face au problème de la mauvaise qualité de l’eau de la baie de Tokyo, héritage de siècles de voies navigables polluées…

Source: The Guardian

 

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