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Le lac Balkash menacé

Surexploité en aval côté chinois, le fleuve Ili ne s’écoule plus suffisamment dans le lac Balkash pour assurer son niveau.

La surexploitation des eaux du fleuve Ili mise en cause

 

Google Maps

Le lac Balkash, situé au Sud-Est du Kazakhstan, s’étend sur plus de 600 kilomètres d’est en ouest. Il est le 15e plus grand lac de surface au monde. Dépendant de sept rivières pour son alimentation, les trois-quarts de l’eau du lac proviennent toutefois de la rivière Ili, un fleuve transfrontalier entre le Kazakhstan et la Chine. Selon les populations locales, ces dernières années, l’eau s’est retirée sur près de 200 mètres. Les moyens de subsistance des 3 millions de personnes qui vivent dans le bassin du Balkash sont profondément menacés par sa disparition.

Lac Balkash

En cause, l’agriculture et l’irrigation en amont côté chinois, principalement de cultures de riz, plante particulièrement gourmande en eau, qui a augmenté de 30 % selon le Caspian Policy Center. Cela a entraîné une diminution de l’écoulement du fleuve dans le lac Balkash, l’Ili étant par endroits réduit à ce qui s’apparente davantage à un ruisseau qu’à un fleuve.

Le développement de l’industrie minière vient s’ajouter au défi que l’irrigation des cultures de riz représente pour le lac. Les 600 000 tonnes de déchets industriels émises par la Balkhash Mining and Metallurgic Combine contaminent la rivière Ili et mettent encore davantage en péril l’écosystème du lac.

 

Les enjeux de la disparition du lac Balkash

 

Il y a d’abord un enjeu de biodiversité à la disparition du lac Balkash : 60 espèces de plantes, 12 oiseaux en danger d’extinction et 6 espèces de poissons y sont endémiques et s’éteindraient avec la disparition du lac.

© Wikimedia Commons

L’enjeu est également historique : qui ne se souvient pas de la disparition de la mer d’Aral, progressivement depuis les années 1960, et de manière dramatique dans les années 2010 ? Cette catastrophe environnementale continue de marquer les esprits dans la région, et la peur que l’histoire se répète avec le lac Balkash est bien présente. Les causes sont en effet similaires : la disparition de la mer d’Aral a été causée par des retraits trop importants pour l’irrigation des cultures de coton.

Des scientifiques de l’université d’Oxford, dans une étude publiée cette année, ont réalisé plus de 700 simulations d’évolution de la consommation d’eau, couplés à 80 scénarios climatiques. Leur conclusion : la Chine doit réduire considérablement la quantité d’eau que le pays extrait de l’Ili pour sauver le lac Balkash. Même si le Kazakhstan n’est pas exempt de critique vis-à-vis de sa propre utilisation de l’Ili et du Balkash, c’est donc un changement à l’échelle de la région qui sera nécessaire pour préserver l’intégrité du lac Balkash.

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