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Poissons migrateurs : espèces en danger dans le monde

 

Entre 1970 et 2016, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a diminué de 68 %. C’est le constat sans appel dressé tout récemment par WWF dans le cadre de son nouveau rapport Planète Vivante qui mesure l’état de la biodiversité sur la planète. La situation des poissons migrateurs est particulièrement alarmante. État des lieux complet sur ces espèces migratrices et les enjeux de leur protection…


Une population en baisse de 76 % en moins de 50 ans

 

Saumons, anguilles, esturgeons, lamproies, aloses… ont en commun de circuler entre milieu marin et eau douce pour accomplir leur cycle de vie. Afin de se reproduire et grandir, ils évoluent d’un bout à l’autre d’un cours d’eau ou entre mers et fleuves.

On savait déjà que ces populations de poissons connaissent depuis plusieurs décennies un déclin fort et continu. Certaines sont d’ailleurs dans la liste rouge mondiale  des espèces menacées de l’UICN. Le rapport mondial publié fin juillet est le fruit d’une collaboration réunissant 15 organisations (dont la World Fish Migration Foundation, l’Union internationale pour la conservation de la nature, WWF et la Société zoologique de Londres). Il avance un chiffre vertigineux : entre 1970 et 2016, la population des poissons migrateurs aurait connu un déclin de 76 %. Et ce chiffre pourrait être sous-estimé, car les données restent insuffisantes pour les régions tropicales.

En cause : pollution, surpêche et perte d’habitat

Du fait de leurs déplacements dans différents milieux, les poissons migrateurs sont exposés à plus de risques. Le premier est la dégradation, l’altération et la perte de leur habitat et zones de reproduction ; la surpêche compterait quant à elle pour un tiers du déclin, en mer principalement mais aussi pour certaines espèces, comme l’anguille européenne, dans les rivières. Pollution, présence d’espèces invasives et changement climatique constituent d’autres menaces.

En termes géographiques, l’Europe enregistre le plus important déclin (-96 %), contre -28 % en Amérique du Nord selon l’étude. Le nombre important d’ouvrages sur les rivières et fleuves européens, entravant la libre circulation des poissons migrateurs, en serait la première cause.

Projet SAMARCH

Conscients de la criticité de la situation et du rôle des poissons migrateurs pour la biodiversité, les acteurs européens ont commencé à développer une coopération internationale pour mieux préserver ces espèces (avec notamment les projets DiadEs et SAMARCH  pour les salmonidés de la Manche, respectivement doté de 2,2 millions et 7,8 millions d’euros).


Agir dès maintenant

 

Pour Herman Wanningen, fondateur de la World Fish Migration Foundation, la situation est critique à la fois pour la biodiversité et la sécurité alimentaire, des millions de personnes dépendant du poisson pour leur nourriture. Mais elle n’est pas désespérée :

« Les statistiques sont choquantes, mais nous savons que les populations de poissons migrateurs peuvent rebondir. Nous devons agir maintenant avant que les populations n’en arrivent au point où elles sont trop faibles pour se reconstituer. Il est temps de valoriser les poissons migrateurs et les rivières qui les font vivre ».

Parmi les 247 espèces étudiées dans le cadre de ce rapport, plus de la moitié (56 %) sont en déclin, tandis que 43 % ont vu leur population augmenter, grâce à la mise en œuvre d’actions de suivi, de conservation ou encore de restauration de la migration piscicole. Les recommandations émises relèvent de plusieurs niveaux :

  • Développer et améliorer le suivi,
  • Collecter plus de données,
  • Protéger les cours d’eau « à débit libre » et orienter la planification à l’échelle des bassins, en supprimant des barrages obsolètes (évalués à 15% dans ce rapport), en créant des zones de conservation et en restaurant les écosystèmes,
  • Faire face aux menaces existantes en reconnaissant l’interaction entre les facteurs de stress et les effets cumulatifs produits par exemple par les pollutions ou le dérèglement climatique ; le rapport prône le recours aux solutions basées sur la nature pour atténuer son impact.
  • Encourager la volonté publique et politique, en partant du constat que les poissons migrateurs sont les garants de la continuité écologique,
  • Adhérer aux initiatives de conservation en cours.

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