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Quel avenir pour le fleuve Mahânadi ?

Le fleuve Mahânadi, situé à l’Est de l’Inde, est en piteux état. Il ne peut plus remplir ses fonctions hydrologiques, écologiques et sociales, car il n’y a plus suffisamment d’eau pour concilier tous les usages.

Un fleuve pollué 

L’utilisation intensive de produits chimiques en agriculture et le non-traitement des eaux usées sont des sources de pollution très importantes. Par conséquent, de moins en moins de familles parviennent encore à se nourrir de la pêche traditionnelle, le nombre et les variétés de poissons ayant fortement diminué. Les pêcheurs estiment que les problèmes ont commencé avec la construction du barrage de Hirakud, et que la situation s’est progressivement aggravée.

Une ressource moins importante et plus difficile à partager

Le barrage de Hirakud a été construit sur le fleuve Mahânadi en 1957. Ses objectifs étaient d’empêcher les inondations sur la côte d’Odisha, de fournir de l’eau pour l’électricité, l’eau potable, et l’irrigation à des milliers d’agriculteurs. Force est de constater qu’ils n’ont pas été atteints : les inondations sur la côte n’ont pas été entièrement maîtrisées. En 1961, 1982, 1994 et 2001, la côte d’Odisha a dû faire face à de graves inondations.

Crédit photo : Amudha Hari Haran

Près de la moitié de la capacité du réservoir a été réduite par les dépôts de limon au cours des 60 dernières années. L’approvisionnement en eau pour l’irrigation ne cesse de diminuer à mesure que le limon s’accumule. En plus des agriculteurs, les industries ont également une forte demande en eau. Les deux États Odisha (en aval) et Chhattisgarh (en amont), traversés par le fleuve, sont riches en charbon, avec des centrales et de nombreux gisements situés le long du bassin.

Le changement climatique réduit par ailleurs la quantité totale d’eau disponible pour ces différents usages. Une étude récente réalisée par des chercheurs de l’IIT Bombay montre que le débit du fleuve Mahânadi a diminué de plus de 10%, notamment à cause d’une baisse des précipitations.

Une nécessaire coopération interétatique

Selon Ranjan Panda, chercheur et activiste environnemental, la situation pourrait s’améliorer s’il y avait une plus forte coopération entre les gouvernements d’Odisha et de Chhattisgarh pour le partage de l’eau. La situation est aujourd’hui tendue : la région de Chhattisgarh bloquant l’eau grâce à six barrages en amont et ne respectant pas ses obligations de redistribution à l’Etat d’Odisha.

En mars 2019, après une requête provisoire déposée par Odisha, le tribunal a demandé aux deux gouvernements de tenir une nouvelle série de pourparlers afin de résoudre à l’amiable leur différend sur le partage de l’eau. Une prochaine audience se tiendra le 13 juillet 2019, où les tribunaux devront rendre leur décision.

Crédit photo : Priya Ranjan Sahu

Pour Ranjan Panda, cette coopération devrait aller plus loin qu’un simple partage de la ressource ; l’objectif devrait être de travailler à restaurer une partie de l’écosystème endommagé. Pour l’activiste, l’étape la plus importante consiste à réduire l’utilisation de charbon pour la production d’énergie dans l’ensemble de l’Inde. En effet, son extraction et les projets de centrales thermiques participent à la destruction des sols et du fleuve. Les engagements de l’Inde dans l’accord de Paris sur le climat comprennent la production de 40 % de l’électricité du pays à partir de sources renouvelables d’ici 2030.

 

 

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