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Un an après la menace du « jour zéro » au Cap : quels enseignements ?

Initialement prévu le 12 avril 2018, le « Day Zero » représentait le jour où la municipalité du Cap viendrait à manquer d’eau. Comment la ville du Cap a-t-elle réussi à échapper au désastre annoncé ? Que pouvons-nous apprendre de la gestion de l’eau qui a été mise en place pendant cette période critique ?

 

Éviter le pire

 

Face à l’urgence, tous les acteurs locaux se sont mobilisés. Un premier pas a été fait par le Gouvernement en février 2018, en réduisant l’allocation d’eau réservée au secteur agricole, pour permettre d’allouer un volume plus important aux résidents urbains. Les agriculteurs ont également accepté de détourner davantage d’eau stockée à des fins agricoles vers la ville.

Pour réduire la consommation d’eau, la municipalité du Cap a mis en place une myriade de mesures : elle a augmenté les tarifs de l’eau, interdit d’utiliser l’eau municipale pour les piscines, les pelouses et autres utilisations secondaires et mis au point une cartographie rendant visible la consommation d’eau dans chaque foyer, afin que chacun puisse comparer sa consommation aux autres.

En parallèle, les associations ont aussi sensibilisé la population, en diffusant des techniques et astuces pour économiser l’eau. Les entreprises ont aussi participé à cette dynamique collective, en sensibilisant les employés et les acheteurs sur la nécessité d’économiser la ressource.

Fin mars 2018, les efforts déployés à grande échelle avaient permis de créer une petite réserve supplémentaire dans les réserves d’eau de la ville, permettant de repousser le Jour zéro au-delà de la prochaine saison des pluies. En juin 2018, la région a connu des précipitations plus élevées que les dernières années, qui ont remonté le niveau d’eau dans les barrages et in fine permis d’annuler le Jour Zéro.

Aujourd’hui, les restrictions d’eau en milieu urbain sont toujours en vigueur, même si elles sont moins strictes. La menace de pénurie est toujours présente, avec la double pression démographique et climatique.

Adaptabilité et coopération pour une meilleure gestion de la ressource

 

Pour éviter une nouvelle pénurie, il faut instaurer une gestion efficace des ressources en eau. En prenant l’expérience du Cap, la chercheuse Gina Ziervogel propose des recommandations à l’attention d’autres villes et identifie quatre grandes orientations (étude complète) :

  • Renforcer la gouvernance, en mettant en place un système de responsabilité mutuelle entre les responsables municipaux, provinciaux et nationaux. La coopération entre les différents échelons administratifs est vitale, et la collaboration au sein des services municipaux doit aussi être améliorée.
  • Collecter et communiquer des informations, pour améliorer la disponibilité, le partage et l’analyse des données relatives à l’eau.
  • Adopter une approche systémique – nécessaire pour renforcer la résilience de la gestion de l’eau – en prenant en compte les aspects environnementaux, sociaux, économiques et politiques.
  • Améliorer les capacités d’adaptation des villes, qui doivent se préparer à faire face à l’intensification des évènements extrêmes et aux urgences climatiques. Pour y arriver, il faut intégrer les données relatives au changement climatique dans les programmes de gestion de l’eau. De même, il convient de développer une vision de la ville « sensible » à l’eau, c’est-à-dire qui s’inquiète des dépenses en eau, protège les zones humides, participe à la végétalisation des espaces, etc.

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