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La mauvaise qualité de l’eau réduit la croissance économique d’un tiers dans certains pays

Si de nombreux pays prennent aujourd’hui la mesure du manque d’eau sous l’effet du changement climatique, la question de sa qualité n’est pas encore toujours reconnue comme une priorité. Pourtant, elle participe aussi à la valeur de la ressource. Selon la Banque Mondiale, une invisible crise de l’eau est en train de se jouer, avec des conséquences importantes sur l’économie, outre celles sur la santé des milieux et des Hommes.

Deux polluants majeurs : l’azote et le sel

Le rapport  a étudié sur la période 2000-2010 deux principaux polluants : l’azote et le sel, à défaut de données suffisantes sur des polluants émergents comme le plastique.

L’azote est en effet l’une des principales causes de la mauvaise qualité de l’eau, notamment dans les pays développés. Depuis 1960, la quantité d’engrais azotés utilisés dans le monde a augmenté de plus de 600 %. Plus de la moitié de l’azote utilisé comme fertilisant agricole s’échappe dans l’atmosphère, où il amplifie l’effet de serre, et dans l’eau, où il se transforme en nitrates. Ces derniers déséquilibrent le milieu aquatique et provoquent une prolifération des algues, qui consomment de l’oxygène en se décomposant. L’écosystème, à bout de souffle, disparaît alors progressivement. L’azote présente également un risque pour la santé humaine et en conséquence un coût économique. Lorsque l’homme consomme une eau hautement chargée en nitrates, le sang ne peut plus transporter correctement l’oxygène, ce qui provoque une méthémoglobinémie – la « maladie bleue » –, à laquelle les nourrissons sont particulièrement exposés.

La salinité de l’eau et des sols est un autre danger. La contamination au sel ne cesse d’augmenter en raison des sécheresses intenses, de l’augmentation du niveau des océans et de l’accroissement des prélèvements dans les nappes souterraines littorales. Au Bangladesh, au moins un tiers de la population boit de l’eau trop salée. Dans les régions côtières du pays, environ 3% des morts infantiles peuvent être attribuées à la consommation d’eau salée, relève la Banque mondiale. Par ailleurs, ce phénomène réduit les rendements agricoles. La quantité de nourriture que l’humanité perd chaque année à cause des eaux salées permettrait de nourrir 170 millions de personnes.

 

Un impact sur la croissance économique

 

Un troisième indicateur a été intégré à l’étude, la demande biochimique en oxygène dans les cours d’eau – mesure indirecte de la qualité globale de l’eau – et a été corrélé à la croissance économique de la région concernée. Le constat est sans appel : quand le niveau d’oxygène dans l’eau est vraiment bas, la croissance du PIB des régions situées en aval décline en moyenne de 30%, en raison des répercussions de cette pollution sur la santé, l’agriculture et les écosystèmes.

Des mesures peuvent être prises pour améliorer la qualité de l’eau, comme le recommande le rapport : politiques et normes environnementales ; évaluation exacte des charges polluantes ; infrastructures de traitement des eaux facilitées par des mesures d’incitation en faveur de l’investissement privé ; communication d’informations fiables et exactes aux ménages,…

Remédier à cette situation demeure néanmoins difficile pour les pays n’ayant pas la capacité financière de mettre en place ces mesures tout en connaissant un accroissement démographique. L’exemple que l’on peut donner est celui du Kenya. Le Gouvernement a récemment indiqué que plus de 4 400 polluants ont été recensés dans le fleuve Nairobi et a averti du lancement d’un plan pour combattre drastiquement cette pollution, en infligeant des fermetures d’usines ou des sanctions financières aux industriels.

Rappelons qu’au niveau mondial, plus de 80% des eaux usées sont actuellement rejetées sans traitement.

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